Bolivie - De Uyuni à Copacabana


Nous prenons le bus, il est 10h, installés devant mais avec les rideaux tirés par le gars de la rangée de gauche qui veut dormir et ceux qui isolent le chauffeur, nous ne voyons que notre côté droit. Pas grave, car en quittant Uyuni, la route monte et nous offre un belvédère sur la ville et le salar dans son immensité. Notre trajet de 4 heures sur une belle route, traverse des montagnes arides avec des candélabres (cactus), des lamas, des vigognes, puis des canyons rouges et des villes minières jusqu’au choc en arrivant sur Potosi : la montagne écorchée vive à cause des mines, qui domine tel un ogre, les maisons en brique qui s’accrochent aux pentes.






De la station de bus, un taxi nous grimpe par d’étroites rues pentues et encombrées jusqu’à notre hôtel situé dans le quartier historique.
Potosi avec ses 4.090m d’altitude est la ville de plus de 100.000 habitants la plus haute au monde. Cette cité coloniale est classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, il faut dire que si le centre historique a bénéficié de l’argent pendant les années fastes, la cité du bas, celle des ouvriers, est triste sous la grisaille. Elle est aussi classée sur la liste des Patrimoines en péril depuis 2014.
La mine d’argent a été pillée, pardon, exploitée par les Espagnols à partir de 1545, date de fondation de la ville au pied du cerro Rico (4.824m). Ils avaient instauré le travail forcé pour les indiens.  D’énormes quantités d’argent ont afflué pendant une soixantaine d’année, qui ont profité aussi et surtout aux pays européens car les Espagnols payaient tous les biens achetés avec cet argent, sans essayer de développer leurs productions locales. La mine d’argent même déclarée épuisée, est aujourd’hui toutefois toujours exploitée par des coopératives de mineurs dont la sécurité est souvent mise de coté. D’autres minerais sont extraits, étain, fer et zinc qui ont permis à la ville de se relever mais de façon fragile, puisque la mine est la seule industrie et donc à la merci du marché des métaux. Depuis sa création, le nombre de morts qu’elle a causé se chiffre parait-il à environ 8 millions ! Et elle tue toujours.
Nous sommes restés 2 jours à explorer cette ville froide sous la grisaille mais qui se réchauffe vite quand le soleil apparait. Nous avons arpenté la ville coloniale avec ses édifices religieux imposants et ses maisons à petits balcons restaurées ou non jusqu’aux abords des quartiers indiens.












Les petites rues sont souvent encombrées de véhicules et surtout les petits bus qui crachent leur fumée noire sous notre nez : merci, à plus de 4.000m ! Nous aimons bien nous asseoir sur un banc de la place du 10 novembre à regarder la vie autour de jour comme de nuit.



Nous sommes montés en haut de la tour carrée qui mène au clocher de la cathédrale d’où la vue est à 360° : toute la ville s’étage avec le monstre qui veille au-dessus. Où que l’on aille, nous l’avons en vision.


Vendredi 2 mars, un taxi nous descend au nouveau terminal des bus. Ce grand bâtiment circulaire abrite toutes les compagnies à l’étage. Dès l’entrée, nous sommes rabattus pour Sucre, notre destination dans un car qui part dans moins d’une heure, à 10h 30.


C’est pratique. Nous ne sommes qu’une dizaine au départ, les arrêts en route l’ont rempli. Un camelot est monté pratiquement au départ, a posé son sac dans l’allée à côté de Pat et a débité son laïus sur 3 pommades magiques. Super bon, j’ai parié qu’il ferait un malheur et en effet tout le monde a acheté des lots. Le monsieur sur l’autre rangée essayait sur ses mains de travailleur. Beaucoup de beaux visages des indiens de l’altiplano. Pendant ce temps, les paysages de montagne défilent et nous retrouvons des arbres, ayant un peu baissé d’altitude, des bordées d’eucalyptus qui nous rappelle le Pérou, puis des canyons rouges. Nous atteignons Sucre, la capitale constitutionnelle.
Située à seulement 2.750m d’altitude, cette ville parait plus légère, moins rude, métissée dans son centre. Ici, moins de femmes en costume traditionnel, il y a pas mal de magasins de mode.
Nous trouvons vite la plaza 25 de Mayo entourée de la cathédrale et de bâtiments coloniaux imposants comme le palais du gouvernement (la préfecture). Au milieu de la place, le maréchal Sucre surveille. Les rues qui accèdent sont étroites, entourées de maisons coloniales à un étage et petit balcon. Nous grimpons jusqu’au mirador situé devant l’église de la Recoleta. Ici, on domine la ville, beaucoup de monde dont des collégiens avec leur gilet rouge.




C’est vivant. Nous redescendons droit vers la plaza, en passant nombre de fac, université avec sortie d’élèves. Décidément, plein de jeunesse. Le temps de dîner et nous nous retrouvons sur la plaza où un groupe de jeunes clowns se produise au pied du maréchal Sucre : au moins, il  ne doit pas s’ennuyer !
En passant devant l’église San Francisco, des confirmations se déroulent et nous en profitons pour entrer, c’est souvent fermé autrement. Magnifique plafond.


Retour à notre hôtel par le marché.
Le lendemain samedi, il fait grand soleil et après avoir réservé nos billets d’avion Sucre-La Paz (nous nous sommes décidés au réveil !), nous filons vers la Place du 25 Mai pour visiter la Casa de la Libertad. Pas de visite guidée car c’est presque l’heure de fermeture du midi. C’était à l’origine au XVIIème, une université Jésuite où sont passés plus tard tous les acteurs des révolutions de 1809 et où a été proclamé l’Indépendance du Ht Pérou. Plusieurs salles après le cloître à l’entrée, dont celle de l’assemblée délibérante qui siégea lors de la création de la Bolivie dans l’ancienne chapelle de l’université. En fin de visite,  la galerie des Présidents, certains très furtifs  au vue des dates inscrites mais avec bien sûr le portrait d’Evo Moralès en cours de mandat. Oups, à notre sortie, le musée ferme derrière nous !


Nous montons vers le cimetière par une belle balade dans des rues pentues ou escaliers. L’un d’eux, vertigineux arrive sur un dinosaure. C’est vrai qu’il y en à quelques uns dans la ville car il y a un site à quelques bornes où des empruntes figurent dans sur des roches.


L’entrée du cimetière est grandiose et à l’intérieur, de hauts arbres bordent les allées où l’on rencontre des gens comme nous à flâner. Les tombes sont rarement enterrées, les sépultures sont empilées et ce sont les façades qui recueillent les noms mais aussi objets miniatures de la vie courante. A la sortie, direction la Recoleta sur une autre pente et avec le plan on s’en tire pas mal : de raides descentes, de non moins raides montées, nous passons hors quartier historique avec des maisons sur les pentes vertigineuses.




Nous nous asseyons à notre belvédère devant le couvent pour souffler : en fait cela va plutôt bien car si nous sommes à 2.700m, c’est quand même mieux que 4.100m ! Oups, des nuages noirs au loin au Sud et même de coups de tonnerre en redescendant. Nous stoppons à l’église San Francisco où nous pouvons rentrer car une messe de communion ou confirmation est en cours : cela permet d’apprécier le beau plafond. Il se met à pleuvoir alors que nous sommes rentrés vers 17h et là, c’est bon d’entendre la pluie.
Dimanche, nous allons nous balader vers le Nord jusqu’au Parque Bolivar. C’est le jour des familles qui viennent avec les enfants profiter des attractions qui leur sont proposées (mini-voitures, ping-foot, poneys, atelier peinture pour les tous petits…).


Le parc est parsemé de hauts et vieux cèdres. Il fait bon et nous passons devant l’ancienne gare : une vieille loco derrière dans cet espace qui sert maintenant d’archives au Tribunal, le grand et moderne bâtiment pompeux qui trône derrière. Nous revenons en montant un cerro jusqu’à un vieux stade où nous entrons. La porte était ouverte par mégarde mais le gardien nous a laissé nous asseoir sur les vieux gradins en ciment. Nous avons continué de nous trimbaler au fil des rues, escaliers, puis nous sommes réfugié dans un café alors qu’il s’est mis à tomber des cordes. Repli à notre chambre, nous profitons de mettre à jour nos topos alors qu’à la télé, passent les Oscars ou plutôt la longue arrivée des acteurs. Au soir, plus de pluie et en revenant de manger, nous nous asseyons sur un banc à regarder des jeunes qui s’entrainent au Street dance : sympa cette discipline devenue mondiale, tandis que 2 femmes en costume traditionnel discutent sur leur banc : 2 mondes se côtoient !


Le lendemain, nous devons prendre l’avion pour La Paz à 11h 55. Nous avons donc le temps de petit déjeuner et pas besoin de se presser de chercher un taxi car l’aéroport n’est pas loin. Nous demandons à plusieurs, nous semblent hors de prix pour finalement accepter. Il prend de l’essence, pas de problème, puis nous sortons de Sucre. Nous roulons, roulons, de la montagne : mais où peut se nicher un aéroport par là. Sur le GPS de Google, je ne vois rien, puis finalement à 30km, nous en avons déjà fait 6. Nous faisons confiance à notre chauffeur mais quand même, cet aéroport semble être au milieu de nulle part et le temps qui passe et la voiture délabrée  dans la longue montée d’un col qui semble rendre l’âme. Mais non, la descente la sauve Nous arrivons finalement à 10h 55, merci monsieur le chauffeur à qui nous donnons plus que prévu car finalement nous n’allons pas rater notre avion ! En fait, cet aéroport est tout neuf, la route qui y accède n’est pas encore répertoriée dans google et notre Routard n’en faisait pas mention.
Ouf, nos nerfs se détendent, tout passe vite ensuite, les contrôles sont cool. Nous n’attendons pas très longtemps en salle d’embarquement, juste le temps de nous retrouver avec une équipe de foot. Ils ont l’air connu, vu la fierté du petit garçon qui se fait photographier entre 2 joueurs, par son père. Finalement, ils prennent le vol sur Cochabamba à la même porte que nous qui allons sur La Paz. Surtout, aller dans le bon avion : nous, c’est celui de droite. Incroyable, c’est la 1ère fois que cela nous arrive !


Nous atterrissons à La Paz, au milieu de la ville du haut à 4.000m. Mais un taxi nous descend aux abords de la plaza San Francisco à environ 3.700m, dans le centre historique. Nous remontons à pied la rue Sagarnaga, hyper-touristique avec les agences de voyages et les étales de souvenir, mais en fait, La Paz est un immense marché. Nous ne restons qu’une nuit dans l’hôtel sur l’avenue Illampu à cause du Wifi pourave, la vue était géniale au 5ème, mais nous avons trouvé en prospectant notre perle. Nous ne tardons pas alors à arpenter les rues. D’abord le quartier colonial vers la belle place Murillo, du nom du leader et martyr du soulèvement du 16.07.1809 contre les Espagnols, dont la statue trône au milieu. Elle est bordée par la cathédrale, le Palais du Gouvernement où réside évidemment Evo Moralès et le palais du congrès avec sa pendule aux aiguilles qui tournent dans le sens inverse de chez nous (mais comme chez JP et Liliane).

La même pendule que chez JP et Liliane

En fait, dans le même sens qu’un cadran solaire dans l’hémisphère Sud ! Une nuée de pigeon attirée par les graines que les enfants leur jettent continue d’envahir la place.




Deux mondes se côtoient


Le lendemain mardi, nous commençons par aller à la Poste, pour envoyer les cartes postales que nous essayons en vain d’envoyer depuis Sucre. Un cordon de gardes mobiles fait barrage devant les portes : un écriteau, comme à Sucre, indiquant un décret de faillite d’Ecobol ! Dans une semaine, il doit y avoir une nouvelle société de mise en place, toujours en service public, en attendant pas de courrier. Pas grave pour nous, mais ceux qui y travaillent, peuvent avoir des inquiétudes.




Le temps est menaçant donc nous profitons de notre chambre avec la grande baie vitrée sur la ville, pour mettre à jour le blog. Par contre, nous n’avons pas trop chaud. Si nous sommes en été, c’est la saison des pluies et à cette altitude, cela fraîchit vite.




Le mercredi commence encore dans la grisaille, mais la vue de notre immense salle du petit déjeuner qui chapeaute au 8ème étage de notre immeuble est impressionnante.



C'est tout là haut que nous monterons pour faire notre descente 


Nous partons tout de même  pour le site de Tiwanaku et sa fameuse porte du soleil. Nous grimpons, le  mot n’est pas trop fort, vers le cimetière d’où partent les minibus qui y vont.


Ces petits zèbres, ce sont des étudiants bénévoles qui tentent d'éduquer les automobilistes à respecter les piétons (et il y a du boulot)

Les trottoirs sur notre trajet sont pratiquement partout occupés par les étales de ce marché permanent et les rues encombrées par la circulation des bus locaux. A notre arrivée dans le secteur des collectivos, un chauffeur dit Tiwanaku : super, pas de temps de perdu puisque nous complétons un minivan qui part donc dans la foulée. Nous montons sur le Alto non loin de l’aéroport et mettons du temps avant de ne plus voir d’habitations en brique.


Nous atteignons notre but peu après midi et nous avons rendez-vous pour le retour vers 15h30. Ce grand site bien glaiseux n’est pas spectaculaire dans cette grisaille. C’est dommage, car cet ensemble de ruines inscrit au Patrimoine de l’Unesco, fut la capitale d’un empire théocratique très étendu après sa fusion avec l’empire Wari au Pérou. Cette civilisation qui précéda les Incas, fut à son apogée entre le VIIIème et le XIIème siècle après quelques 2.000ans d’évolution : les habitants avaient de multiples connaissances en math, astronomie, agronomie et ingénierie hydraulique. Encore beaucoup de mystères non résolus mais qui n’ont aucun rapport avec les extra-terrestres !

Tu viens d'où toi ?

La Porte du Soleil (bien absent ce jour là!)



C’est en sortant du site pour attendre notre véhicule, que le soleil est arrivé, nous ne sommes pas retournés mais avons profité de regarder le boulot d’une bergère avec ses moutons.
Jeudi, après la pluie de la nuit, le temps semble se dégager alors qui nous prenons notre petit déjeuner. Pas de temps à perdre, nous allons héler un taxi qui nous hisse avec dextérité au parc Mirador El Faro. Tellement raide que l’on se demande si la voiture ne va pas lâcher. Heureusement que le conducteur l’a bien en main, quitte à faire des virages supplémentaires ! Il nous dépose donc sur le Alto : des vues de malade.




Un tour au belvédère et nous descendons à vue, des marches en majorité, rencontrant quelques personnes qui nous saluent d’un buenos dias cordial.





Nous faisons une petite pause au petit stade enclavé dans le quartier de Villa Nuevo Potosi, puis des marches, des marches, des rues pentues en béton et atteignons une rue de vieux pavés (Villamil de Rada) et alors les marchés de rues (fruits et légumes).








Des sourires de certaines vendeuses dont 2 veulent qu’on les prenne en photo en leur faisant voir le résultat.  Nous retrouvons les gaz d’échappements et au lieu de passer à l’hôtel, nous continuons vers la place Murillo et sa horde de pigeons. Tiens, une manifestation : des personnes défilent en portant comme une vague, un long drapeau Bolivien tout autour de la place et plus loin. Il s’agit d’une action avant le Jour de la Mer, célébré chaque 23 mars pour demander l’accès à la mer de la Bolivie qui en a été privé lors de la guerre du Pacifique en 1879 au profit du Chili.
Nous continuons à monter à vue, bientôt par des marches, et là ça monte, jusqu’au Mirador Killi Killi. Nous restons un moment à profiter de la somptueuse vue. Nous y rencontrons un Américain de Virginie, né à La Paz, et qui revient donc voir sa ville après 15 années. Il connait aussi Le Mans et est venu skier à Chamonix. Hasta luego !



Vendredi matin, nous bouclons nos sacs et après le petit déj dans notre grande salle circulaire, nous partons à la recherche d’un taxi pour la station de bus à côté du cimetière. Pas facile, pleins sont bloqués dans la rue à cause d’un contrôle syndical. Pas grave, nous trouvons plus loin et il nous mène juste à l’endroit si bien qu’à peine descendus, un rabatteur nous propose un départ imminent d’un bus pour Copacabana. Super, 10’ plus tard nous sommes en route. Au départ, même route qu’hier sur l’immense Alto. Puis, nous commençons à apercevoir le lac  Titicaca gris, vu le temps, pour à mi-trajet, prendre le bac à Tiquina. Cela n’a pas changé : il faut descendre du car qui va monter sur une barge, alors que nous prenons des petites embarcations à moteur. Nous reprenons tous notre bus de l’autre côté et une bonne heure plus tard arrivons à Copacabana.


Nous et les autres dans le petit bateau...

... Et les bus sur les barges.

Le temps de trouver un hôtel, au bord du lac et de nous installer, nous allons nous trimbaler du côté de la cathédrale toute blanche et son grand parvis.


Le soir à notre cantine.

Samedi, après notre bon petit déjeuner avec la vue sur le lac, nous partons vers 9h30 à l’assaut du cerro juste derrière. En fait, c’est un chemin de croix qui conduit au Rosario à 4.100m. Cela grimpe dur, des marches surtout, mais il fait bon monter ce matin et en une bonne demi heure nous pouvons jouir de la superbe vue sur le lac. 




Nous y restons un moment et avons le temps de parler avec un Hollandais francophone : un grand marcheur (de la Patagonie au Canada notament). Il nous apprend qu’aujourd’hui et demain, ont lieu les bénédictions des voitures sur la place de la cathédrale. C’est vrai, nous n’y pensions plus. Lorsque nous descendons, c’est rapide, nous traversons les rues envahies d’étales de vendeurs et nous pointons au parvis. Des files de voitures toutes fleuries, des curetons, de l’eau bénite, du cidre ou autre alcool plus fort sur les voitures : des photographes immortalisent la bénédiction, des pétards retentissent. Il y en a tous les jours mais plus les week-end et que dire le jour de la fête de la Vierge.




L’après-midi nous nous baladons au bord du lac où les nombreux pédalos normalement alignés sur la plage, sont de sortie. Les familles profitent du week-end et les gargotes en rang d’oignon ont fait le plein.





Dimanche, il fait beau alors que nous bouclons nos sacs et descendons au lac peu avant 8h. Un rabatteur nous propose la traversée pour l’Isla del Sol. Nous achetons les billets (20 b x 2) et attendons de pouvoir embarquer en regardant le va et vient. Tiens, nos Auvergnats rencontrés au Salar : nous parlons un moment et montons ensemble à l’étage du bateau. Le temps est dur mais le soleil est assassin. Au lieu de contourner le cap, le bateau se glisse, moteur éteint, par une étroite brèche. Waouh, les oiseaux sur les rochers tout proches !
Le bateau aborde l’extrême pointe Sud, le gars veut nous déposer disant qu’il y a un chemin pour le village, car il a prévu de passer d’abord à l’isla de la Luna. Ben non, ce n’était pas prévu ! Un couple de Péruvien proteste mais descend alors que le conducteur est prêt à céder. Nous, nous sommes restés et quelques minutes plus tard, il nous dépose comme prévu à Yumani : nous sautons pratiquement sur le ponton sans que le gars amarre et il repart dans la foulée. Super, nous sommes donc que tous les 2 et faisons un au-revoir aux Français, mais dans le coup tout le monde nous fait un coucou.
Nous choisissons un hôtel sur le port, notre chambre possède une grande terrasse. L’endroit est sympa pour y rester les 2 nuits que nous avons prévues.


Nous ressortons peu avant midi, cette fois nous montons au village qui se trouve tout en haut des marches d’un chemin inca. Au moins, nous n’avons plus nos sacs sur le dos pour y grimper. Beaucoup, choisissent les hôtels en  haut qui encadrent la rue dans le prolongement. Nous nous arrêtons plus loin sur une terrasse d’un petit resto,  à l’une des deux petites tables installées dans l’herbe face au lac, de l’autre côté.


Nous restons un moment à profiter de la vue, en contre bas, la femme du restaurateur lave son linge dans un bac et l’étend sur les pierres autour. En partant, il nous indique le chemin pour la balade au Mirador.


Merci, chouette sentier entre quelques eucalyptus puis le long de terrasses jusqu’aux cairns. Nous revenons vers le village où nous tombons encore sur nos 2 Français, décidément, ils ont 1h avant le retour sur le bateau et nous les envoyons au mirador. Nous, nous continuons vers le chemin que nous avons évité ce matin en restant dans le bateau mais en arrêtant aux ruines incas d’un ancien palais au fondement bien conservé.
Retour vers nos pénates mais le soir nous avons eu du mal à trouver un resto ouvert dans notre petit port. Nous avons compris ensuite, c’est dimanche et pratiquement tout est fermé le soir, je ne sais si celui qui nous a ouvert l’était vraiment.
Ce lundi nous avions prévu de faire une rando d’une quinzaine de bornes, la traversée de l’île par la crête et retour par la côte. Eh bien, que nenni, à seulement quelques kilomètres de ce beau chemin, nous voyons un berger qui monte aussi vite qu’il peut et arrive tout essoufflé, ayant quitté son troupeau, pour nous dire de ne pas continuer le chemin !!? Nous croyons comprendre qu’il y a danger, donc faisons demi tour, dommage nous étions bien partis. Au départ il pleuviotait mais cela s’était arrêté. Un peu plus loin, nous avons la confirmation à ce qui est normalement l’entrée du chemin, il s’agit de rivalité entre les 2 communes de l’île : au nord, c’est moins touristique et ils ne doivent pas recevoir cette manne  de façon équitable. Nous comprenons pourquoi la petite cahute de l’entrée du chemin normalement payant, était close. Pas grave, nous revenons, toujours accompagnés d’un gentil chien et visitons plus avant le village. C’est très rural : cochons, ânes, cultures de patate. Nous croisons pas mal d’habitants, c’est sympa. Le soleil fait quelques apparitions qui met en valeur la beauté du coin.






Nous retournons à notre terrasse d’hier mais nous replions à l’intérieur à cause de nuages noirs menaçants. A notre retour, les pierres ne sont pas trop mouillées et c’est tant mieux pour la descente. Le soleil est même de la partie en bas, et nous profitons d’aller nettoyer nos chaussures boueuses, sur une des petites jetées, dans l’eau du Titicaca et les faire sécher au rude soleil. Nous commençons à voir arriver les bateaux qui viennent chercher ceux sur le départ. Et cela en fait tous les jours !

La Cordillère Royale

Mardi, il pleut à verse. Nous partons sac au dos de l’hôtel et allons vite nous mettre à l’abri de fortune du troquet du coin. Nous sommes en avance mais heureux d’avoir pris l’option hôtel sur le port, car le chemin qui descend du village est une vraie savonnette. Nous voyons bientôt un couple descendre ce chemin avec précaution sous leur cape et venir se réfugier au même endroit. Nous causons un moment avec eux, ce sont des Français en vacances de 2 mois qui travaillent pour MSF.  Le temps s’arrange au moment de prendre le bateau qui arrive vers 10h 30. Mais nous nous entassons tous à l’intérieur pour ce trajet d’une heure trente. Nous avons franchi la passe mais cette fois avec le moteur.
Nous nous réinstallons au même hôtel à Copacabana, ils nous donnent une chambre avec balcon cette fois pour le même prix et le soleil entre à l’intérieur. Bien pour sécher nos affaires et préparer notre départ demain pour le Pérou.  
Mercredi 14 mars, nous quittons notre bel hôtel tout neuf après le bon petit déj. Il bruine mais ce n’est pas gênant. Nous nous pointons à l’agence au coin de la place Sucre et le chauffeur du bus nous donne les consignes et documents pour le passage de la frontière à 10’ de là. Il n’y a qu’une petite dizaine de passagers (Français, Allemands, Suisse).
Le passage de la frontière est cool, nous avons notre tampon de sortie. Un petit no man’s land à pied et nous atteignons le poste péruvien.



Bonjour le Pérou.

Oups, j’ai inversé le "appellido" et le "nombre" mais rectification et moi aussi j’ai mon tampon d’entrée. Une Française fait le tour du poteau car elle réside à Ollantaytambo. Nous récupérons notre bus à la barrière. Viva el Peru ! Direction Puno.

Commentaires

  1. Toujours aussi beau reportage agrémenté de photos magnifiques.
    Bravo pour cet épisode qui nous fait voyager.
    Bonne poursuite au Pérou.
    A propos, il va falloir penser à rentrer :-) Je déconne. Profitez.

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  2. Bonjour à la Bolivie je vois d'impressionnante côtes en villes et une étendue incroyable de maisons bonne aventure pour le Perou El gringo

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  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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