Bolivie - Vers le Salar d'Uyuni en 4x4



En route pour le salar d’Uyuni
Le minibus vient nous cueillir à notre hôtel vers 7h 15. Nous sommes les derniers de la tournée alors, « vamos ! ». Zut, à l’embranchement pour la frontière, une longue file d’attente stoppe notre élan. Dans le coup, notre chauffeur s’arrête sur le bas-côté et installe la table du petit déj en bordure de route ! 


Il ne fait pas chaud, pour preuve le givre sur les petites touffes d’herbe rase, mais c’est agréable. Nous reprenons ensuite notre place dans la file qui n’a guère avancé. En tout, trois heures et demie lorsqu’enfin nous nous engouffrons dans la sorte d’hangar qui se referme à chaque fois.



Ouf, l’unique douanier Chilien réceptionnant les passeports nous appose notre tampon de sortie, avec en prime le sourire et un petit mot en français ! Le minibus passé à la  fouille nous fait parcourir alors les quelques kilomètres de no man’s land jusqu’au petit poste frontière bolivien beaucoup plus cool. Nous quittons le minibus et nous sommes partagés dans deux 4x4.


Le poste de douane bolivien, beaucoup plus cool, 5 minutes pour le tampon

Nous voyageons avec Jessica et Douglas, les 2 cousins Brésiliens et avec Iker et Unaï, les 2 frangins Espagnols. Le Toyota est conduit par Ascencion, un Bolivien d’Uyuni qui sera aussi notre guide. Il n’a pas l’air de s’inquiéter du retard à la frontière, il est vrai que nous avons gagné une heure en Bolivie (décalage horaire).
Vamos ! Nous sommes alors sur les hauts plateaux derrière le volcan Licancabur dont nous tournons bientôt le dos.


Nous filons vers le Lago Blanco juste à côté du Lago Verde, très pâle à cette saison, puis passons les rochers de Dali avant se stopper au salar de Chalviri sur le Sol de Mañana. Ce nom car cela peut ressembler à la terre des premiers jours : l’activité géothermique est visible et même si les jets de vapeur ou boues ne sont pas grands, on voit que ça boue.




Un bassin d’eau chaude (environ 40°) est là pour les touristes mais à la pensée de la sortie de l’eau avec ce vent, nous préférons nous balader. Pendant ce temps Ascension a préparé le déjeuner, il est 2h passées.



Nous reprenons la piste alors que nos compagnons de route, redoutant le mal d’altitude, mâchent de temps à autres, les feuilles de coca de la réserve du chauffeur. Le mal de crâne de Douglas n’est pas étranger à cette crainte.
Nous atteignons alors un des must de notre expé : la Laguna Colorada.


Ascension nous dépose en nous donnant rdv plus loin. Cela nous permet de marcher au long de l’eau, faisant parfois s’envoler les flamants roses contre le vent violent. Nous restons un moment à contempler ce spectacle magique avant de rejoindre le Toyota.







Tout en roulant vers notre étape de ce soir Villa Mar, Maliku en quechua, Nous apprenons de la bouche d’Ascension, sachant que nous sommes Français, qu’il a servi de chauffeur à un reporter pour une émission sur la région. « Le connaissez-vous ? » et oui, c’est de Nicolas Hulot qu’il s’agit. Il a bien aimé ce gars et quand nous lui disons qu’il est maintenant ministre, je ne sais s’il nous a vraiment crûs.

L'émission de Nicolas Hulot : ICI

Etape donc à Villa Mar, un hameau à 4.000m où se retrouvent les 4x4 après la journée de pistes. Nous nous installons dans notre dortoir de 6 et mangeons aussi ensemble par tablée. Il y a là des équipages qui vont sur Uyuni et d’autres qui en reviennent. C’est un joyeux brouhaha mais difficile avec le brouhaha de suivre les conversations. Nous souhaitons un bon anniversaire à Jessica qui n’a pu joindre sa maman sur Messenger car ici pas de wifi. Son cousin se bat avec son mal de crâne. Avant de nous coucher, Pat et moi faisons un tour du hameau calé à l’abri de petites formations rocheuses éclairées par la lune.


Les initiés en astronomie reconnaîtront la "Croix du Sud" visible uniquement dans l'hémisphère sud.

Lever 7h, la nuit a été calme après l’extinction des conversations dans la salle hier soir et le départ à 5h de ceux qui repartent sur San Pedro. Petit déjeuner, ce matin il fait encore super beau et pas froid, il n’y a pas de vent.

Chargement du 4x4

Nous reprenons notre route au milieu des roches creusées et ciselées par l’érosion et nous nous arrêtons à différents rochers aux noms évocateurs : la Coupe du Monde, le Chameau dans Italia Perdida.


La Coupe du Monde ?

Je  suis tombé sur "Baby Groot"




Nous longeons une petite lagune puis notre chemin pénètre le chaos de rochers de la Valle de Rocas au milieu desquels des zones humides sont fréquentées par les animaux (lamas, oiseaux). Notre guide nous emmène cette fois à pied, en une dizaine de minute à la Laguna Negra : une merveille d’oasis peuplée d’oiseaux. Nous restons scotchés un moment à ce spectacle avant de revenir par une boucle dans cette verdure au pied des rochers.








Un "Viscacha" une sorte lapin

Nous continuons à rouler au milieu des champs de quinoas de plusieurs couleurs et arrivons au canyon de l’Anaconda : En effet, de tout là-haut, le filet de verdure en contrebas ressemble au serpent. 



Attention si vertige, nous rencontrons 2 Français qui ont vu mon t-shirt avec Le Mans, ils sont partis 5 mois en Amérique du Sud. Nous reprenons la route entre les champs de quinoa au milieu du désert. Nous atteignons le petit village d’Alota, en fait des blocs de maisons entourant une large route.


Encore une halte pour tous les 4x4 à l’intérieur d’un des blocs. Nous y mangeons, ce n’est pas l’endroit le plus fun, et c’est reparti : les vastes paysages avec les troupeaux de lamas défilent. Un arrêt à San Cristobal, un village de mineurs d’où nous apercevons d’ailleurs la mine (or, argent…).


Une église en pierre, nous prenons une petite glace et en route. La blague de nos journées, « il reste combien de temps ? » « 1 heure ! », quelque soit le temps bien sûr. C’est monotone et le Brésilien à côté du chauffeur est un peu moins bavard que l’Espagnol, derrière maintenant. Je sens le coup de mou, une petite question, il remâche ses feuilles de coca, musique de la playlist d’Unaï et c’est reparti pour un tour. Nous apercevons d’abord les mirages des maisons d’Uyuni au loin et les rochers qui volent sur le salar que l’on commence à voir. Nous stoppons peu avant au cimetière des trains où pour le coup tout le monde est bien réveillé à s’amuser comme des mômes à grimper dans les locos et wagons rouillés, à l’abandon dans le désert. Ils transportaient les minerais vers le Chili dans les années 30-40. Chouette endroit pour des photos.





Nous faisons bientôt étape à Uyuni et ses rues défoncées sauf en plein centre, dans un petit hôtel.  Cette fois nous avons des chambres doubles. Nous avons le temps de faire un tour tous les 2 en ville, prendre une bière à la terrasse au soleil de la rue piétonne où se trouve la plupart des restos.


Comme prévu, Ascension vient nous chercher à 8h, il fait nuit, pour nous emmener tous manger un pique macho, concocté par son épouse. Bonne soirée avec la musique de la playlist et notre chauffeur nous ramène  par les rues défoncées à notre hôtel. Demain nous partons de bonne heure, pas de fainéants pour aller se coucher. 5h du mat, nous montons tous dans le 4x4 qui est pile à l’heure. Nous roulons en pleine nuit sous un beau ciel étoilé ; tout d’abord sur une belle route balisée, puis une piste défoncée avec tout de même un terrible ralentisseur en passant Colchani. Nous prenons alors l’entrée du Salar recouvert d’une pellicule d’eau. Il n’y a que quelques semaines entre janvier et mars, pour ce phénomène, nous avons de la chance. Nous roulons un moment dans l’eau, puis notre chauffeur s’arrête, lui seul sait où il est.
Ce salar, le plus grand au monde (2 départements), le salar de Coipasa et 2 petits lacs font partie du résultat de l’assèchement d’un lac de 400km.  Outre le sel, exploité, il contient des réserves gigantesques de lithium, espérons que son exploitation se fasse de manière « raisonnable » pour ne pas endommager l’écosystème.
Alors que le jour se lève peu à peu, nous découvrons l’énorme miroir. Nous sommes carrément dans l’eau, pas profonde, et nous comprenons que nos compagnons aient mis leurs tongs ! Mais au petit matin, l’eau est vraiment froide et je préfère mes joggings, même si l’on sait que c’est les condamner à moyenne échéance.

Ca semble pas mal

Des instants magiques à faire des photos, regarder l’arrivée du soleil avec à chaque instant des couleurs différentes. L’atmosphère se réchauffe, puis nous rejoignons la voiture garée plus loin pour nous laisser profiter.













   

Ascension nous conduit à un ilet de sel avec l’ancien hôtel de sel qui sert maintenant d’escale où nous prenons le petit déj.  A côté, un espace planté de drapeaux de tous, enfin presque, les pays du monde auprès desquels chacun se photographie. Un bel endroit de rencontre d’où il est difficile de se détacher. Soit avec des personnes que nous avons croisées au fil de nos arrêts depuis San Pedro, mais d’autres aussi comme ces 2 étudiants du Massif Central en fin d’étude qui ont travaillé dur pour se payer 5 mois de balade en Amérique du Sud, avant d’entamer la vie active. Bonne route ! Ils rigolent en nous voyant poser avec le drapeau canadien, à défaut du français absent.


Nos deux brésiliens



Quelques tours de roue en voiture jusqu’au monument de sel du Paris-Dakar puis un peu plus loin jusqu’à un ilet de sel.




Mais encore les pieds dans l’eau pour rester à profiter de ce lieu incroyable, immense, faire des photos, nous amuser. Le soleil a remis quelques degrés de température et personne ne pense à repartir, même notre guide semble vraiment s’éclater dans son chez lui.


On sait on se la pète

C'est l'attraction du coin, faire des photos en jouant avec les perspectives







Mais à 10h 30 nous remontons en voiture et cette fois, plus d’arrêts : impressionnant de rouler au milieu de toute cette eau, et encore plus vers la fin, lorsque le niveau arrive jusqu’à mi-portière ! Mais c’est plutôt drôle car le chauffeur connait son affaire et ce n’est pas notre voiture et on se croirait en bateau.


Nous sortons des flots  pour  stopper à Colchani, un village qui vit du sel. Outre ses hôtels de sel, le petit musée aux sculptures de sel, plein d’étales de souvenirs. Pour ceux qui repartent vers le Chili, c’est bien, mais nous avons le temps de voir, même si les lainages et autres choses sont sympas.

Nous mangeons au même endroit qu’hier soir, cette fois à base de quinoa, viande de lama et légumes. Echanges d’e-mail pour les photos et nous revenons à l’hôtel d’Uyuni, récupérer les sacs. Avant de nous quitter, Ascension nous fait passer à l’agence voisine pour faire une photo de « l’expédition ». Personne ne se fait prier. Bise à tous, il est l’heure de partir vers notre hôtel à 200m  alors que nos compagnons attendent leur nouvelle voiture qui va les ramener sur San Pédro.
Il est 14h 30 et ne sommes pas mécontents de nous poser au « Ciel d’Uyuni » dans notre grande chambre à la grande baie vitrée laissant entrer le soleil. La douche chaude n’est pas de trop et c’est bien aussi pour essayer de dessaler nos chaussures.


 Dire que nous n’avions pas prévu cette « balade » pour atteindre Uyuni, nous sommes vraiment heureux d’avoir suivi les conseils à San Pedro. Nous avons passé 3 jours fantastiques.

Commentaires

  1. Coucou les voyageurs.
    Je crois bien que mon dernier message s’est envolé mais les photos du Chili me restent en tête.

    J’adore les paysages que tu nous dévoiles sur la Bolivie. Ils sont superbes.
    Vous avez une mine resplendissante et chargée des couleurs du soleil.

    Génial les photos de vos délires dans le sel du Paris-Dakar. Cela va être difficile de revenir dans ta Peugeot 

    Bonne poursuite et merci pour ces reportages.

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