Chili - San Pedro de Atacama et ses hauts plateaux




Nous atterrissons le soir à Calama et changement de décors, nous sommes au milieu du désert d’Atacama. Il y fait nuit un peu plus tôt. Au matin, il fait frais mais le soleil nous réchauffe vite alors que nous allons au terminal des bus. Une heure et demie de bus à travers le désert pour arriver à San Pedro de Atacama.
Cet oasis planté dans l’immense salar (8.000km²), fait partie des meilleurs souvenirs de notre escapade d’il y a 20 ans avec les enfants.
Comment allions-nous le retrouver ? Nous avons entendu tout et son contraire : « ce n’est plus ce que c’était », « c’était mieux avant », « il y a trop de touristes » ! A nos yeux, rien que des rabat-joies ! Nous retrouvons notre San Pedro.
Bien sûr, le village s’est élargit avec des rues cimentées mais le centre est pratiquement intact autour de sa belle petite église et ses rues en terre, poussiéreuses.




Aujourd'hui - Il y a 20 ans, réfection de l'enduit de l'église.

Il y a 20 ans - Aujourd’hui , oups c'est pas dans le même sens

Bien sûr, Caracolès, la rue principale est arpentée par plein de monde, surtout des touristes, mais il suffit d’aller dans les autres et alors c’est plus mesuré.





Bien sûr, de nombreuses agences de voyages fleurissent mais il y en avait déjà pas mal vu le nombre de touristes d’alors.
Bien sûr, nous avons l’impression de rencontrer moins d’habitants, noyés dans la masse mais là aussi il suffit par exemple de se poser sur la place de l’église et regarder.




Je ferai le parallèle avec Chamonix : préparations, départs, retours d’expédition. Ici, les minibus font le tour des hôtels, chercher leurs petits pour les excursions à la journée, vers 5h pour ceux qui partent aux geysers d’el Tatio et 7h30 pour les lagunes ou le salar de Tara. Dans la journée, beaucoup sont à la recherche de l’agence idéale pour les excursions qui les branchent : celles citées mais aussi les grimpettes aux volcans, du ski sur sable ou sortie astro.  Peu avant 16h, ce sont les groupes qui se forment devant les agences pour la vallée de la Lune et son coucher de soleil. Et puis le soir, tout ce petit monde se retrouve dans les différents restos pour partager les émotions de la journée.
Nous avons fait 3 excursions entrecoupées par nos balades autour de l’oasis. Tout d’abord, comme nous n’avions réservé un hôtel que pour une nuit, et que nous ne voulions pas y rester, nous sentant trop enfermés, nous avons commencé par en visiter quelques uns. Nous avons trouvé notre perle, à l’écart, en début du chemin qui mène au Pucara de Quitor, un bastion avec les vestiges d’une ancienne ville (XIIème). Tout un système d’irrigation datant de cette époque et évidemment rénové depuis, alimente tout l’oasis. Inutile de dire qu’en plein soleil, il y fait chaud et surtout que nous respirons pas mal de poussière dans cet air sec. Il faut toujours se trimballer avec de l’eau en quantité suffisante.
Le jour suivant nous sommes allés nous installer au Hoira Ckunza, dans une chambre d’où nous voyons le volcan Licancabur (5.920m), le protecteur de la région. 


Nous avons acheté une excursion à la vallée de la lune ce soir, dans une agence et étions prêts à prendre les 2 autres mais ne prenant pas la Carte Bleue, nous avons réservé dans une autre agence. C’est une chance car nous sommes tombés sur Jérémy, un baroudeur Lyonnais installé depuis quelques années ici. Nous suivons ses (bons) conseils pour le choix des 2 excursions, finalement pas de geysers d’el Tatio, en cette saison pas aussi impressionnants, il a peur que nous soyons déçus par rapport à ceux que nous avons déjà vus.
A 15h 50, nous nous pointons devant l’agence Terra Extrême et bientôt suivons notre petit groupe à un minibus. Direction la Vallée de la Lune. Quelques kilomètres, l’entrée du site et nous sommes déjà dans ce paysage…lunaire. Nous nous trouvons dans la Cordillère du Sel, un paysage érodé par l’eau et le vent. Cette cordillère se situe entre la Cordillère de Domeyko avec son sommet le Kimal 4.278m considérée comme la Mère, et la Cordillère des Andes son altiplano à environ 4.700m et ses magnifiques volcans (Licancabur, Aguas Calientes 5.924m, Lascar 5.592m, Acamarachi 6.045m).
Un petit arrêt aux Tres Marias, ces formations rocheuses qui témoignent de l’énorme érosion depuis 1 million d’années.
Nous nous garons au bout du site et entamons un circuit nous faisant grimper les formations en côté des grandes dunes, protégées maintenant, donc interdites d’accès. C’est vrai que la formation d’une dune est un long travail du temps et les indiens de l’Atacama en sont les gardiens soucieux. La vue là-haut est géniale et nous reconnaissons l’endroit de notre photo d’il y a 20ans. 










Klaus, notre guide nous prend en photo voulant faire partie de l’histoire familiale. Cette fois nous ne ferons pas le coucher de soleil ici et l’on comprend avec tout ce monde. Au minibus, nous reprenons le chemin du retour mais au lieu de tourner à San Pedro, nous grimpons quelques kilomètres sur la route de Calama pour stopper à l’immense belvédère Piedra del Coyote. Beaucoup de monde mais c’est génial car il y a de la place dans ce paysage et l’on peut voir encore cette cérémonie universelle du coucher de soleil. Beaucoup de vent et dès l’astre couché, il fait frisquet.


Quand on dit qu'il y a beaucoup de monde...


Mercredi, le lendemain, est une journée sans excursion. Après le petit déj, pas le meilleur mais c’est le seul défaut de l’hôtel,  nous allons nous balader dans le désert pas loin : cette fois à la Vallée de la Mort dite aussi Vallée de Mars. Nous y marchons un moment avant de rejoindre l’oasis.

Quand t'es dans le désert...



Nous nous sommes décidés en  marchant, à partir directement de San Pedro quand nous irons  sur la Bolivie au Salar d’Uyuni, une excursion de 3 jours en 4x4. Nous allons de ce pas prendre une option en demandant des renseignements et sommes encore plus décidés, merci Jérémy.
Jeudi, chouette, pas de petit déj à l’hôtel, c’est le jour de notre tournée des Lagunes de l’altiplano

Au petit matin en attendant notre véhicule

Un minibus vient nous chercher après 7h15 et nous finissons le tour des hôtels. Passage à la boulangerie, et nous prenons plein Sud alors que le soleil se lève au dessus des volcans. Nous dépassons Toconao à une trentaine de bornes et nous virons vers la Lagune de Chaxa qui nous rappelle notre magique coucher de soleil d’il y a 20 ans. Le ciel est pur et nous nous garons à la petite maison à l’entrée du site. Le sentier au milieu de la lagune nous permet d’observer 2 espèces de flamants roses (des Andes et du Chili) qui fouillent la mince pellicule d’eau avec leur patte pour décoller les petits organismes (mini crevettes roses) qui leur servent de nourriture. D’autres oiseaux autour dont des avocettes, des sarcelles et pluviers et des oiseaux qui migrent à l’hiver austral vers l’Alaska. C’est calme, paisible. 



A notre retour au minibus, Daniel notre chauffeur a préparé notre petit déjeuner sur le parapet : de vraies baguettes, du saucisson, de bonnes confitures. Lorana, notre guide, nous explique la formation du salar : la Cordillère del sal date de 33M d’années entre la jeune Cordillère des Andes 12M et la Cordillère Domeyko 150M d’années avec un îlot plus loin hors chaine de 400M d’années qui était à l’époque une île.
Direction en 40’, Sicaire, un village de 300 âmes à 3.300m avec le volcan derrière, d’où vient l’eau. Des cultures de légumes et céréales (maïs, quinoa, patates) en terrasse. Avant l’arrivée des conquistadors au XVIème siècle, il y avait des terrasses partout pour ce peuple d’agriculteurs, technique venue des civilisations Tiwanakus puis Incas. Ils ont forcé les indiens à aller travailler dans les mines et toutes ces terrasses ont été abandonnées ! Bon, l’église date de cette époque.
Notre route continue de grimper avec une végétation de petites touffes d’herbes que paissent des vigognes par endroits mais aussi des suris (nandous dans le sud). Nous atteignons le salar du Talar formé sans doute par la 1ère éruption du coin puis la glaciation il y a 11.000 ans.




La prochaine merveille, c’est la lagune Tuyaito où la communauté  des Atacamiens veille en mettant un gardien qui empêche les voitures d’aller souiller cette belle lagune qui deviendra salar. 



Nous revenons par la même route puis bifurquons pour rentrer à nouveau dans la Réserve Nationale Los Flamencos et stoppons au-dessus de la Lagune Miscanti avec en face le volcan du même nom.  C’est là, à 4.200m que nous déjeunons d’un petit buffet de salades, face à la lagune. 


Après manger nous prenons le petit sentier délimité par des pierres qui descend à la lagune. Une fille du groupe est malade avec l’altitude depuis ce matin mais elle est courageuse car elle participe à tout.







Le minibus nous récupère en bas et nous amène juste derrière la butte à une lagune plus petite Minique avec des grosses poules d’eau. C’est le volcan qui a partagé le lac en 2.


Retour alors en 1h sur Toconoa. Oh, en route, le beau renard et son petit, qui s’offrent en spectacle pour notre grand plaisir à tous : ils tournent autour du minibus qui s’est arrêté. 


A Toconao, nous visitons l’oasis occupé par des cultures ici de fruits (raisins, figues, abricots…) mais aussi petites vignes qui donnent du vin (très bon, nous avons testé). Il est 17h 50 lorsque Lorana, notre intarissable guide qui en a presque perdu sa voix nous laisse à San Pédro.
 Vendredi, c’est reparti ! Pas de petit déj et le minibus vient nous chercher à 8h 15. Cette fois, c’est Felipe qui sera à la fois notre guide et chauffeur. Nous retrouvons des compagnons de route d’hier avec en plus un Parisien et Louise sa fille de 10 ans. Nous prenons la route qui va sur la Bolivie au début, puis l’Argentine. Des barrages de police en début de route mais tout rentre dans l’ordre et Félipe est très réactif pour passer la lignée de camions devant nous. Il s’arrête ½ heure plus tard au pied du Licancabur et de son voisin Jurique : chouette endroit pour un petit déjeuner avec baguettes, saucissons, confitures, café et tout et tout. Un bonheur, malgré le froid réchauffé juste par le dur soleil. 





Nous reprenons la belle route qui grimpe au milieu des herbes de la pampa. Cette fois,  des lamas plus grands que les vigognes et au loin nous avons aperçu les télescopes (mission ALMA) dans leur solitude.
Nous avons quitté la route pour une grimpette hors traces jusqu’à une bosse à 4.85Om : magistrale vue des morceaux de caldeira sur des kilomètres de ce volcan sous-terrain (comme Yellowstone) avec au milieu le salar de Tara ! 

4850 mètres et même pas mal


Nous continuons à vive allure au milieu de l’altiplano dont Felipe semble connaitre chaque pierre. Nous dépassons le site des Cathédrales mieux éclairé plus tard, on fait confiance, pour stopper à de belles formations rocheuses, morceau de la caldeira aperçue plus tôt. Felipe nous lâche au pied avec instruction de suivre les traces de voiture au sol. Oui, c’est pour éviter de dégrader la nourriture des animaux dans ce rude milieu, sinon nous risquons une amende des Indiens ! Superbe balade : nous longeons les falaises en descendant vers le lac que nous longeons bientôt avec la vue sur les flamants roses et autres oiseaux. Nous ne sommes que 10 personnes dans ce cadre ! 




Nous rejoignons le petit baraquement où notre guide a eu le temps de dresser la table de déjeuner alors que nous voyons les autres groupes arriver en  descendant par un raccourcit. 







Nous mangeons nos bonnes petites salades face au lac : agréable repas avec ces quelques Chiliens et Français (Paris et Lyon). Nous reprenons la route et cette fois petit arrêt aux Cathédrales puis chemin de traverse avant de rejoindre la route.







Karine, la Lyonnaise était contente d’avoir tenu le choc de l’altitude aujourd’hui mais lorsque le papa de Louise fait stopper le van pour que sa fille vomisse, on s’aperçoit qu’elle aussi n’est pas au mieux. Mais c’était mieux qu’hier !
La descente pratiquement en ligne droite, alors, est impressionnante : de 4.8OOm, nous arrivons à 2.500m à San Pedro. Un au-revoir à nos sympathiques compagnons, les Lyonnaises partent pour Uyuni demain.
Nous, le lendemain, nous allons payer notre expédition sur Uyuni avant de nous balader au Sud de l’oasis. Nous  passons devant le gite un peu en dehors du village, équipé d’un petit observatoire. 


Nous aurions bien aimé profité du séjour pour des observations de cette zone vierge de pollution lumineuse : mais les nuages et surtout la lune en ont décidé autrement ! Belle balade jusqu’au rio Yaye mais  nous avons rebroussé chemin à cause du gué pas possible à traverser à pied sans risquer de se retrouver au jus.



Nous avons contourné l’oasis et sommes revenus sur le village puis notre hôtel. Là, nous avons pu finir la mise à jour du blog dans ce cadre reposant : un oasis dans l’oasis. Nous avons passé la dernière soirée à notre cantine, El Toconar, où nous sommes maintenant connus. 

La cantine en question: bonne bouffe, bonne musique et ....

Un bonjour du globe-trotter guitariste-chanteur Italien qui fait des live pour faire la route. Nous terminons en nous posant comme chaque soir,  sur la place de l’église avant de rejoindre notre chambre.
 Demain, départ pour notre expédition de 3 jours vers le salar d’Uyuni, dont nous attendons beaucoup.
A suivre…

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