Pérou : Ollantaytambo le Machu Picchu et retour à Cusco


A notre réveil à 6h, nous sommes heureux de constater qu’il fait super beau ! Après la crasse d’hier, nous n’osions l’espérer. Une fois récupéré le petit sac du petit dej à notre nom, à l’accueil de l’hôtel, nous descendons la rue qui mène à la gare en longeant le torrent : ambiance début de rando en montagne, au petit matin, avec la rosée. Nous avalons les sandwichs de nos petits sacs, juste avant la gare, sur un banc au soleil, devant les étales des vendeurs de souvenirs et boissons. Le monde arrive tranquillement pour Peru-rail et Inca-rail, les 2 compagnies qui assurent le trajet pour les touristes. Leurs employés arrivent de leur briefing et viennent installer les panneaux.




Nous entrons dans un des 3 wagons d’Inca-rail, lumineux avec les vitres au dessus et nous installons l’un en face de l’autre à des tables de 4, à la fenêtre. Il est 7h 30, c’est parti, nous suivons le tumultueux Urubamba, mais à petite vitesse. 


Le Chemin de l’Inca débute à une dizaine de bornes, au km 82, le train ne s’arrête pas, des minibus d’Ollantaytambo y déposent les marcheurs. Au km 88, nous nous rappelons son départ d’antan juste avant le tunnel, même si maintenant une passerelle a remplacé la nacelle d’alors pour traverser le rio. Les gorges autour de nous se resserrent. Une petite collation avec café nous est servie alors que le paysage continue de défiler à la vitesse du petit train d’interlude, pour les anciens, accompagné de musique de flûte andine heureusement en fond sonore. Superbe trajet !
Nous arrivons à 9h passées au terminus d’Aguas Calientes. La ville a beaucoup changé avec des constructions nouvelles ou en cours : ce n’est plus le village far-west dont les bâtisses entouraient la voie ferrée. Mais on peut comprendre, vu le nombre de glissements de terrain et inondations subis ici ! Nous trouvons au bout d’un moment, le guichet pour les billets d’entrée du site puis celui pour les places dans le bus qui y monte. Ils partent dès qu’ils sont plein et pas de queue comme l’on craignait. Ils ne vendent plus de billets pour le Wayna Picchu qui a atteint son quota, pas grave, on ne voulait pas y monter. A l’entrée du Machu Picchu, notre billet nous donne simplement droit à 4 heures de visite et il est 10h. 


Nous commençons donc sans tarder, par le Chemin de l’inca qui monte avec régularité vers l’Inti Punctu (Porte du Soleil). La file de touriste se disloque vite et nous avons la forme : il faut dire que 1.000m en moins, cela donne des ailes. 










C’est de cette porte, lorsque l’on fait ce chemin dans l’autre sens, que l’on découvre la Merveille. Nous y rencontrons un jeune Français se faisant photographier sur les 2 mains avec le site derrière. Antoine, est un Rennais passionné d’athlé, il a vu mon tee-shirt et évidemment, parlons trail. Il nous dit aller après, au pont de l’Inca en nous expliquant où il se trouve, nous ne l’avons pas sur notre guide. Au revoir, nous restons à profiter du lieu et allons vers ce fameux pont. A l’entrée du chemin, il suffit de noter son nom et l’heure de passage sur un registre : vertigineux et une porte bloque l’accès du pont qui n’est que des planches enjambant le vide. 

Le pont de l'Inca en tout petit dans la paroi rocheuse

Au retour, nous notons l’heure de sortie, au moins c’est rassurant. La végétation qui nous entoure est luxuriante, beaucoup de fleurs dont de petites orchidées. Nous passons alors le Mirador d’où la plupart des posters du Machu sont faits. 






Nous descendons alors sur le site qui se rapproche de plus en plus. Il n’y a finalement pas trop de monde, nous rencontrons souvent les mêmes groupes et leurs guides tout au long de la balade fléchée. Nous passons le Temple, le cadran solaire, les 3 fenêtres, les lamas puis l’entrée du Wayna qui est fermée, pour continuer vers les 3 portes. Le temps passe, cela fait bientôt les 4 heures que nous tournons sur le site.





Pourquoi pas ?










Le cadran solaire


Le site est superbement entretenu grâce à eux

Toujours plein de mystères sur ces ruines d’une ville  de quelques centaines d’habitants qui n’a jamais été finie et a été abandonnée. Elle fut oubliée, sauf par les indiens, jusqu’à sa redécouverte par l’américain Bigham en 1911. Les Espagnols n’avaient peut-être pas imaginé l’importance de ce lieu et l’ont heureusement ignoré. En tous les cas, la ville de Cusco a profité de cette découverte à un moment où elle était sur le déclin   car les Espagnols lui avait préféré depuis un bout de temps, Arequipa pour faire transiter les minerais de Potosi.
Finalement, il n’y a pas de contrôle à la sortie, nous aurions pu rester. Mais nous avons soif et profitons du resto à la sortie pour écluser une bière et un coca. Zut, en sortant, je me pète la cheville en bas des marches, c’est ballot. Cette fois, je n’avais même pas pris de bière ! Nous essayons d’entamer le chemin pour descendre sur Aguas Calientes, mais quelques mètres suffisent à se rendre compte que ce n’est pas possible. Retour donc, par les navettes de bus et le chemin ensuite jusqu’à la gare me parait bien long. Dans le coup, il n’est que 15h mais nous n’arrivons pas à avancer notre train, ils sont complets. Nous regardons les va-et-vient des gens, certains vus sur le site puis allons « en ville » à un resto, cela fera notre repas de ce soir. Un match de prépa de la coupe du monde de foot : Argentine-Pérou (notre futur adversaire !) et nous revenons à la gare. Notre train est à 19h. Ouf, enfin ! Le staff d’Inca-rail est sympa en nous installant dans le wagon confortable des 1ères puis en me donnant un sac de glace qui fait du bien à mon pied sur tout le trajet. 


Il fait nuit noire et ne voyons rien dehors jusqu’à notre arrivée 1h 40 plus tard à Ollantaytambo. Pas facile de trouver un taxi pour les quelques centaines de mètres jusqu’à notre hôtel car ils proposent Cusco et ne veulent pas se gâcher une course. Nous en trouvons un et retrouvons notre chambre après cette magnifique journée malgré la fin.
Le lendemain, Pat va seul sur les ruines que je vois de la fenêtre de la chambre. 


Des terrasses ici aussi, cette forteresse inca protégeait l’accès du chemin du Machu Picchu. Ce site à l’origine, pré-inca fut aussi religieux et résidentiel avant d’être militaire. A son retour, il m’amène un bâton de marche qui va être utile pour la suite. 







D’ailleurs, l’après-midi, rando…à quelques centaines de mètres sur la plaza de Arma, s’attabler à une terrasse. Le village est le seul au Pérou à avoir conservé son plan inca, d’origine : on retrouve notamment les rigoles originelles d’évacuation d’eau et le quadrillage des rues.
Le samedi, le site est baigné de soleil vu de notre chambre. Nous avions prévu d’aller coucher à Pisac mais un mail d’annulation d’un vol Lima-Tingo Maria nous fait changer de programme, nous retournons à Cusco. Rien ne presse, nous avons le temps de petit déjeuner, boucler nos affaires et nous prenons un collectivos sur la plaza. Nous ne sommes que 4 en partant mais dès Urubamba, nous avons fait le plein (10). Le paysage est superbe, nous n’avions rien vu à l’aller (météo). 1h 30 plus tard, nous entrons dans Cusco par le quartier Santa Ana et terminus sur la place de l’église San Francisco. Aïe, un petit gros kilomètre jusqu’à l’agence de LCPeru, je ne vais pas vite mais arrive à porter mon sac. Notre vol du 30 est bien annulé mais nous sommes prévus sur celui du 31 ? Heureusement que nous sommes passés, le principal c’est de pouvoir partir, on verra plus tard pour nos résas d’hôtel. Cette fois, c’est en taxi que nous remontons au quartier San Blas. Malgré notre jour d’avance, nous récupérons « notre » chambre. Tiens, un appel vidéo des Petits Boulaies : coucou David, bon voyage au Vietnam ! Nous devrions revenir à peu près dans les mêmes moments en France.
Dimanche 25 mars, nous avons entendu plusieurs fois les cloches de la ville au petit matin, sûrement à cause des Rameaux. Il a plu cette nuit mais le temps s’éclaircit peu à peu. Nous sortons vers midi en direction de la plaza de Arma. Beaucoup de monde avec des petites branches ou des compositions faites et vendues dehors. 




Nous profitons de rentrer dans les églises souvent fermées en dehors des offices : la Compaña de Jesus où le curé n’a pas fini de bénir les rameaux, la Merced et San Francisco, là c’est toujours fermé. Plein de monde partout, c’est joyeux et nous continuons vers Santa Clara et le marché San Pedro. Au retour, au passage d’un porche, nous arrivons au marché artisanal peut-être un poil moins bon marché mais plus tranquille, puis allons nous installer à une terrasse à l’étage qui donne sur la belle plaza.


Nous remontons alors tranquillement la rue San Blas, en croisant les indiennes avec leur lama s’offrant aux photos et nous posons sur la place. 


Cette fois, nous achetons des porte-clefs "moutounou" histoire de faire plaisir avant de rejoindre notre hôtel.
Lundi 26 mars, nous nous préparons pour essayer d’aller sur Saqsayhuaman mais recevons des petits messages de Liliane, puis Annabelle, dans le coup nous ne  partons que vers 11h. Nous prenons le chemin du Cristo Blanco qui grimpe pleine pente, au milieu des maisons souvent en travaux qui s’y accrochent. Ils renforcent les escaliers et chemin mais si le combat est rude, la vue sur la ville vaut la peine. J’arrive à monter, c’est super, même sur la raide fin sur la terre heureusement sèche. "Salut Christ", des guides essaient de vendre des tours et nous descendons sur Saqsayhuaman : il fait bon, le soleil cogne et cela fait du bien. Nous allons nous asseoir en face des murailles sous le siège de l’Inca : nous voyons passer quelques personnes avec leur guide, c’est sympa, nous profitons des explications avec le point commun, mais avec interprétation différente, pour démontrer l’écho à cet endroit. 






A la sortie du site, nous stoppons à la terrasse du resto et sa vue sur la ville. Nous apercevons de nombreuses personnes avec des vestes de sécu vert fluo sur la plaza de Arma. 


Un regard sur les festivités de Cusco, ah cela doit être la sortie annuelle du Señor Los Tremblores, du lundi des Rameaux ! Au lieu de rentrer, nous descendons droit sur la plaza, c’est raide, il  faut chauffer la mécanique. Nous dépassons la belle petite place Nazareh et par un passage ne tardons pas à nous retrouver sur la De Arma. Beaucoup de monde pour la procession qui vient de commencer pour faire prendre l’air au Señor, vénéré ici, depuis qu’il aurait arrêté les répliques du tremblement de terre de 1650. La musique l’accompagne, qui ressemble à celle des férias, heureusement pas de taureau ! 




C'est comme derrière un marathon, le service de nettoyage à pied d'oeuvre

Nous nous replions  sur les marches de la cathédrale, alors qu’il continue sa course lente. Tiens, les petites filles de la famille française rencontrée à notre hôtel à San Pedro, nous n’avions pas reconnu les parents. Ils sont à Cusco depuis une dizaine de jour et repartent demain sur Arequipa. Nous discutons un moment au soleil, nous en sommes tous demandeur. Les filles sont intriguées par ma canne. Ils ont remonté comme nous, la Bolivie. Au revoir, nous remontons notre rue : l’Inca d’apparat n’est pas loin de la fameuse pierre à 12 angles, nous ne l’avions pas vu hier. Nous rentrons après être passés à la laverie chercher  notre linge : ouf, enfin du repos pour mon pied.
Nous passons notre dernier jour à Cusco ce mercredi 28. Nous avons reçu un message d’Arnaud ce matin qui vient d’avoir sa convocation pour la cérémonie de citoyenneté canadienne le 4 mai. C’est super, nous pourrons être présents. A peu de chose près, nous aurions pu être là aussi pour celle de Sandra mais cela semble compromis. Nous descendons alors vers la plaza de Arma et nous asseyons au soleil, sur les marches de la cathédrale, c’est plus calme aujourd’hui. 


Des sollicitations de vendeurs, mais pas trop car la police touristique veille. Nous achetons des petits porte-clefs à une jeune fille qui énumère les présidents français jusqu’au prénom de la fille de Carla Bruni, on ne se rappelait même plus ! Puis c’est au tour de Sébastian, un « étudiant » en art (ils le sont souvent), qui vient parler un moment. Il aimerait bien voyager notamment à Paris mais c’est difficile de passer l’épreuve des 2 questionnaires pour les visas. Oui, hormis à cause de l’argent, voyager n’est pas chose facile lorsque l’on n’est ni Européen, ni Américain du nord.
Au coin de rues, quelques fois, de grandes photos représentant ces rues après le tremblement de terre de 1950. Intéressant témoignage et beau boulot de reconstructions. Nous remontons alors une dernière fois notre petite rue San Blas passant devant la pierre à 12 angles alors que l’Inca de service a l’air en forme. Un petit détour à un angle de la ruelle histoire de « voir » le puma et le crocodile, faut avoir de l’imagination, au bas des murs incas, qui furent la base de palais incas. 

Le puma

Ils sont restés la base des constructions coloniales qui ont pris la place des palais. 





Au retour à notre hôtel nous nous installons dans la salle face à la baie vitrée et voyons peu à peu les lumières de la ville au fur et à mesure que tombe la nuit. 



Demain nous prenons l’avion pour Lima.

Commentaires

  1. Bonsoir de France c est incroyable ce vert sur les premiers clichés. encore une superbe reportage
    cordialement

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

CatPat repartent en Vadrouille la suite.

Vietnam - De Hanoï à Dien Bien Phu

Laos - Le sud, de Vientiane à la sublime région des 4000 îles.