Chili - Terres Australes - La Patagonie



Nous ne restons d’abord qu’une seule nuit à Punta Arenas puisque nous y reviendrons pour prendre l’avion dans une semaine. Un taxi nous conduit à l’aéroport mais c’est pour récupérer la voiture que nous avons louée. Oups, c’est une Renault Symbol, un modèle inconnu chez nous !

C'est pas la plus belle voiture du monde, mais elle fera parfaitement l'affaire sur les pistes

Nous sommes sur la route pour Puerto Natales, à environ 230km. En chemin, nous essayons une piste qui conduit à un parc avec des manchots à Otway. Au bout de 23km, la route qui bifurque au parc est fermée, c’est fin. 






En continuant notre piste jusqu’au lac distant de 8km, impossible de l’approcher à cause de barbelés. Retour par la même piste. Bon, malgré la grisaille, nous profitons tout de même du paysage avec les montagnes au loin, majestueuses, et autour de nous, observons de superbes taureaux en enclos, mais aussi des lamas et autres alpagas.
Au retour sur la route il reste donc les 230km qui nous paraissent longs avec des grandes lignes droites dans l’immense et grandiose paysage. Le temps et donc la luminosité évoluent sans cesse avec le vent d’enfer qui balaie ces lieux.
Nous sommes heureux de nous installer dans un gite en haut de Puerto Natales. Ce port en bordure d’un des nombreux bras de mer est un centre stratégique pour visiter les merveilles de la région. Avant de se tourner vers le tourisme, l’activité principale était l’élevage des moutons, la laine et la pêche. C’est aussi le terminus Sud du ferry de Navimag que nous aurions pu  prendre de Puerto  Montt.

Le ferry en question juste avant son départ pour Puerto Montt 



Ce sont des doigts d'une main, il y a une autre sculpture identique entière au Nord du Chili

Nous sommes restés 3 jours : nous avons consacré 2 jours au sublime parc de Torres del Paine que nous avons entrecoupé avec une excursion bateau dans le fjord aux glaciers Balmaceda et Serrano.
L’entrée du parc de Torres del Paine est heureusement valable 3 jours. Nous l’avons achetée à la porte d’entrée de la Laguna Amarga après une heure de route qui n’a pas cessé de nous émerveiller.


Des Guanacos









Beaucoup de randonneurs, mais le parc est grand. Nous commençons par une balade qui grimpe au mirador Cuernas. 








Nous avons sous les yeux un des paysages les plus emblématiques du Chili. Le vent est si fort par moment que nous luttons pour rester en place. Nous retrouvons la voiture pour longer le lac Pehoé. Nous faisons de nombreux arrêts photos et marches jusqu’à des miradors. Les nuages jouent avec les sommets ensuite jusqu’au lago del Toro avec le petit bâtiment de la CONAF l’organisme qui gère les parcs et marque ici la sortie. Nous continuons alors la route sur 15km qui devient piste pratiquement jusqu’à Puerto Natalès. Nous ne faisons que passer, il est déjà tard, devant la grotte du Mylodon, là où ont été retrouvés les ossements d’un paresseux géant (4m).
Le lendemain, jour de mon anniversaire, beaucoup de nuages même s’il y a un peu de lumière. Mais c’est normal puisque c’est le jour de l’excursion en bateau (pour ceux qui suivent), que nous avons réservée dans une des nombreuses agences de Puerto Natalès. Un car nous amène à Port Bories à quelques encablures pour embarquer à bord du catamaran « LM Rocca ». Nous sommes installés à des tables de 6, finalement pas mal pour lier connaissance et bien sûr nous pouvons circuler librement sur le bateau.

J'la sens pas la météo

Nous dépassons le canal Señoret jusqu’à Puerto Consuelo en 30’ pour entrer dans le fjord (seno) Ultima Esperanza qui est aussi le nom de la région dont Puerto Natalès est la capitale. Nous apercevons une colonie de cormorans qui nichent ici tout l’été, le temps d’élever leurs petits. Nous dépassons l’Estancia Portalès où nous mangerons à notre retour. Les estancias sont des propriétés avec des élevages de chevaux ou autres. Les Torres sont visibles au loin puis nous passons devant la haute cascade de 200m le long de la falaise aux Condors. 


Nous atteignons le mont (2.035m) et le glacier Balmaceda qui, comme ses copains glaciers, a reculé et ne tombe plus dans la mer depuis 1981. 


Ça souffle un peu

C'est pas gagné notre selfy


Nous le contournons et débarquons au Puerto Toro. Une balade d’une vingtaine de minutes à la queu-leu-leu sur un sentier qui longe le petit lac où flottent de beaux glaçons nous mène au belvédère : la vue du glacier Serrano qui plonge dans le lac. 




Ce n’est pas si grand que le Moreno en Argentine mais c’est chouette et nous voyons des séracs se détacher avec fracas dans l’eau. 


Il se met à pleuvoir à notre arrivée sur le bateau qui nous dépose bientôt à l’Estancia pour notre déjeuner, il est déjà 2h mais ici, les repas se prennent tard. Une énorme salle avec de grandes tablées, nous retrouvons nos voisins de bateau : Paul et Viviana de Santiago, « jeunes » mariés de 3 semaines, un couple de Chiliens, tous de Santiago mais aussi 2 Argentins de Buenos Aires et 2 françaises en vacances 15 jours ! Sympas et l’agneau cuit au barbecue est bon. Retour sous la pluie, plus questions de voir les Torrès, mais pas grave, nous sommes au chaud dans le bateau en nous faisant voir chacun des photos de pays visités. 50’ plus tard, le bateau arrive déjà à Puerto Natalès. Bises de chacun, ils sont très bisous au Chili.


Le lendemain, loin la pluie et les nuages, le ciel est tout bleu. Pas d’hésitation,  nous reprenons chemin du Parc de Torrès del Paine. Quelques variantes, ainsi avant l’entrée du parc toujours à la Laguna Amarga, nous osons le raide petit détour à la Laguna Azul. La voiture a pu monter et c’est tant mieux : de somptueux paysages pour des arrêts photos de nandous et guanacos. 


Les Nandous







Par contre nous avons renoncé à la balade à pied pour le mirador Base Las Torrès. 5h, cela veut dire, rien d’autre. Nous repassons devant tous les lieux de l’autre jour, cette fois sans nuages puis, au bâtiment de la CONAF,  prenons la direction du Lago Grey par une piste traversant un grand plateau avec tout au loin, un autre superbe massif et de larges glaciers. A la fin de notre piste, au bout du lac, une balade nous amène en face du glacier Grey situé à l’autre bout à environ 13km à vol d’oiseau : un vent d’enfer en traversant la longue digue en sable et gravier pour accéder à la formation rocheuse où nous voyons un iceberg et glaçons.






Retour à la voiture en pensant reprendre notre chemin pour Puerto Natalès comme l’autre jour. Mais que nenni, la piste est coupée jusqu’à 19h à cause de travaux et il  est 17h45. Soit nous nous mettons derrière le camion et attendons, soit nous refaisons tout le tour avec 140 km au lieu des 90 restant. Nous optons après quelques réflexions, pour la 2ème solution. Nous nous étions demandé comment étaient les paysages dans l’autre sens, et bien, nous avons vu. Superbes, en plus avec le soleil rasant, mais pas de photos car nous avions quand même de la route à faire. 
Le lendemain, nous quittons notre hostal et sa jeune gérante intéressée par notre voyage. Il fait gris, il pleuviote mais à mesure que nous roulons vers Punta Arenas, cela se dégage pour voir les immensités de paysage battu par les vents violents. Nous longeons un moment le 52ème parallèle qui sert de frontière avec l’Argentine, précisément entre les 70 et 72 èmes méridiens. En arrivant au Détroit de Magellan, la pluie revient. Elle nous suit jusqu’à Punta Arenas où nous sommes contents de nous poser dans une petite chambre avec une grande baie vitrée, agréable pour mettre à jour nos topos, photos. Le temps change vite ici, vers 16h 30 nous sortons d’abord vers le front de mer avec les innombrables cormorans sur la plage et les pontons. 

Cormorans

Un bateau de croisière est ancré plus loin. Les couleurs sont douces tandis que le temps se lève tranquillement. Nous remontons vers la place de la cathédrale entourée de bâtiments anciens rénovés ou en cours. 


Un tour à l’Office du Tourisme où le gars nous donne une carte de la ville avec les endroits à voir et nous grimpons au belvédère dans l’alignement de la rue. La vue est de première sur la ville en contrebas et la mer au loin. Tiens 2 Chinoises nous demandent de les prendre en photo avec des petits écriteaux. C’est vrai que c’est aujourd’hui le nouvel An et je leur souhaite la bonne année avec un hug. 






Nous filons alors au 2ème belvédère : une demi-douzaine de personne regarde des radiographies ? Non, personne n’est malade, un des gars nous dit qu’aujourd’hui, une éclipse partielle (22% mais c’est déjà bien) du soleil est visible. Ca, c’est de la chance, surtout que nous avons toujours le filtre fabriqué pour l’éclipse du mois d’août dernier ! Cette fois nous sommes vraiment tombés au bon endroit à la bonne heure sans le savoir.


Le matin suivant, il fait beau et  nous partons plein Sud, à l’extrémité de la partie terrestre du continent, occupé par le Parc du Détroit de Magellan à seulement une cinquantaine de kilomètres. Nous sommes un petit moment à la vitesse d’un cormoran volant en rase motte au-dessus de l’eau, et nous sommes à 70km/h. Il est 10h 30 lorsque nous payons nos billets d’entrée avec les consignes de vitesse, mais sur cette piste difficile de faire plus de 40. Nous passons les Twin Tower en rondin de bois et atteignons le Centre d’interprétation : bel endroit aussi bien historique que géologique avec une grande baie vitrée sur le site voisin de Puerto del Hambre (Port famine) qui fût le 1er lieu occupé par les Espagnols alors ciudad del Rey Philippe qui ne dura que 3 ans ! 


Nous prenons alors le sentier qui démarre du Centre, traversant une wind forest jusqu’au Fort Bulnes, reconstitution sur plans du 1er site occupé par les colons chiliens venus de Chiloé. 
Le chemin poursuit au petit phare O’Higgins (5m), traverse une forêt de hêtres de Magellan qui poussent tout penchés : facile de deviner les vents dominants d’Ouest ! 


Nous arrivons au chemin côtier avec plusieurs belvédères : celui du Détroit, puis celui sur la Terre de Feu et en contournant par les rochers en lamelles tout au bord de l’Océan jusqu’au belvédère San Juan qui regarde la partie le plus au Sud du continent terrestre. Il fait du vent mais la mer est calme, c’est comme à chaque fois que l’on va à la Pointe du Raz ! Nous restons un long moment à observer les cormorans et autres albatros.



Retour à la voiture et sortie du parc, nous essayons de prendre la piste menant au bout du cap mais faisons demi-tour, car notre petite Renault n’est pas un 4x4. Nous stoppons à l’intersection, attirés par un monument qui marque le point géographique du Chili, alors que nous sommes tout au Sud ? En fait, oui, car le territoire se prolonge jusqu’en Antarctique ! 


Nous faisons de nombreux arrêts photos en revenant le long du détroit pour rejoindre Punta Arenas : beaucoup de vieux bateaux échoués ou en cale mais pas de traffic maritime.






Pour notre dernier jour plein à Punta, nous avions réservé une excursion pour observer des manchots. Bien sûr, qui dit  sortie bateau, dit temps moche, mais au moins cela donne la palette de la météo dans cette rude région. Lorsque nous nous garons devant le terminal de Tres Puentes, le ferry pour la Terre de Feu juste en face est sur le point de partir. Notre ferry, le Malinka, vient ensuite s’apponter à sa place et il est 9h lorsque nous embarquons tous à pied sur ce navire pouvant contenir 200 personnes. Là, nous sommes moins. Presque 2 heures et nous débarquons sur l’Ile de Magdalena. 


Il ne fait pas chaud mais il ne pleut pas pour ce parcours bien balisé entre les nichées de manchots de Magellan mais aussi de mouettes et cormorans. Le chemin monte d’abord au phare et descend de l’autre côté pour rejoindre notre bateau. Une heure de balade dans le vent, la grisaille sur cette ile dénudée, complètement investie par tous ces volatiles. Nous apercevons les manchots nager avec dextérité, ils pêchent pour leurs petits restés aux alentours de leur nid. C’est pour cela que nous avons surtout vu des petits. L’excursion de l’après-midi permet de voir les adultes. 




Un albatros






Il se met à pleuvoir au début du trajet de retour. Il est 14h30 lorsque nous débarquons sous la pluie en croisant le groupe suivant : ils ne vont pas avoir beau, mais il est vrai que le temps peut vite changer. Nous avons beaucoup apprécié cette sortie mais sommes heureux de nous rentrer au chaud à l’hôtel.
Au matin suivant, nous quittons l’hôtel direction l’aéroport. Nous faisons un tour au passage par le cimetière, qui soit disant vaut le détour mais nous rebroussons chemin avec les premières gouttes. Puis un autre petit détour par le monument symbolisant le Sud avant cette fois de nous rendre à l’aéroport rendre notre voiture au comptoir d’Avis. Heureusement que nous ne prenons pas l’avion ! En fait si, mais les employés ne sont pas très violents ! Tiens, à l’aéroport des annonces bien sûr en espagnol mais aussi en chinois, il y a un gros arrivage. Nous décollons pour un vol sans histoire avec le temps de plus en plus beau en approchant de Santiago. Ah, remise de gaz dans la phase haute d’atterrissage ? C’est une 1ère fois depuis que nous voyageons. Le pilote a expliqué que c’était à cause d’un problème de trafic. Bon, un petit tour supplémentaire et atterrissage en douceur. Nous avons  un transit et avons vu nos sacs sortir de l’avion. 


Nous sommes vite à notre porte de futur embarquement pour Calama.



Commentaires

  1. Bonjour peut être un petit bonjour à Florent Pagny en Patagonie.
    De la vrai nature sauvage. Un bon coup vent est de rigueur je suppose voir la polaire
    Bonne suite pour votre aventure

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