Cambodge - De Phnom Penh à la splendide Koh Rong Sanloem


C’est à bord d’un beau bus Giant Ibis que nous avons quitté Siem Reap de bon matin. Nous insistons sur le nom de cette compagnie qui a bonne réputation : ses cars ne sont pas des épaves comme la plupart des autres. Nous arrivons comme prévu à 15h !

En filant à pied à notre hôtel derrière le Palais Royal, nous remarquons déjà plus de monde et de circulation. Puis, en nous baladant au bord de la rivière du Tonle Sap qui se jette un peu plus bas dans le Mékong, pas mal de piétons sur la large promenade mais aussi des adeptes de gym tonique quand le soir descend. C’est à ce moment aussi que les petites rues adjacentes s’animent de marchés sur les trottoirs.
Pendant nos 2 jours, nous avons déambulé dans ces rues aux trottoirs encombrés, c’est commun à l’Asie, mais aussi sur de larges avenues avec souvent un ilot de verdure au milieu et de beaux arbres.

Impossible de marcher sur beaucoup de trottoirs

L’une d’elles mène au Marché Central, un bâtiment jaune en étoile surmonté d’une coupole : en son milieu les bijoutiers, puis les vêtements, ustensiles et enfin les légumes, viandes et poissons. Il faut souligner la propreté et l’hygiène respectée, d’ailleurs beaucoup d’expat font leur marché ici.


Pas mal d’activité tout autour. Nous avons poussé jusqu’à la gare style art déco, là c’est d’un calme : le trafic de passagers est tout récent avec une ligne qui va à Sihanoukville. Plus long que le bus mais nous aurions tenté le truc si les jours avaient collé.

Le hall de la gare.

Dans l’alignement de la gare, le point de repère où que l’on soit, ce sont les 2 grandes tours dont l’une semble avoir des écailles. Quant au parc au milieu qui menait à la rivière, il n’a plus de parc que le nom, des travaux le défigure. Heureusement que les quais sont jolis.  Il faut dire que les travaux sont partout qui font fi des perspectives d’antan. Les maisons coloniales restaurées ou décrépies qui restent, ont de l’allure avec les nombreux arbres.




















Comme nous partons peu après le petit déj, alors qu’il fait grand soleil, nous revenons en début d’après-midi  tout suant, plonger dans la piscine de l’hôtel, à l’étage. Beau point d’observation et les orages arrivant souvent vers 3 ou 4h, c’est bien agréable et rappelle que nous sommes dans la saison des pluies.

Ce qui ne change pas c’est le Palais Royal, nous ne le visiterons pas, c’est joli de l’extérieur. Non loin,  le Monument de l’Indépendance et derrière la statue du roi Norodom Sihanouk mort en 2012. Nous nous rappelons bien de ce petit monsieur jovial, infatigable VRP pour son pays.  C’est son fils Norodom Sihamani  l’actuel roi. Que dire de l’ « actuel »1er ministre M. Hun Sen en poste depuis pratiquement 1985, élu « démocratiquement » puisqu’il y a un parti unique présent partout dans le pays : difficile de ne pas avoir sur une photo, les affiches avec son portrait. En gros il écarte les opposants, c’est plus facile, et la corruption finit le tableau. Il est né en 1952, nous en connaissons, qui se reconnaîtront, à ne pas s’être accroché comme lui à leur boulot ! Pas de chance pour ce peuple qui a subi tant de traumatismes. On ne peut s’empêcher d’y penser lorsque nous côtoyons des personnes d’une cinquantaine d’année, souvent vraiment sympathiques, souriantes : bourreaux ou victimes et même les 2 à la fois ?
Nous n’avons pas visité, malgré les nombreuses sollicitations des chauffeurs de tuk-tuk, Tuol Svay Prey  l’ancienne école devenue prison et endroit de torture des Khmers rouges. C’est important pour la mémoire, notamment des jeunes qui aimeraient écarter le sujet, mais nous n’avons pas envie de graver dans notre tête, la vision de l’inhumanité d’humains dictant ou obéissant à des idéologies sorties d’amalgame de maoïsme, stalinisme et nazisme. Ils ont vidé la capitale le 17 avril 1975 et envoyé les 2 millions d’habitants dans les rizières, tuant au passage tout ceux qui pouvaient ressembler à un intellectuel. Il n’y a pas un endroit dans le pays qui n’a pas souffert, ils n’ont laissé que des traces de destruction. Ils ont été délogés en 1979 par les Vietnamiens non sans avoir auparavant  laissé des bombes dans les rizières pour ne  pas que « l’envahisseur » en profite. Mais encore une fois ce sont les paysans et enfants qui ont payé le prix fort d’où le nombre de mutilés.

Nous quittons Phnom Penh en minivan, c’est pratique il vient nous chercher à l’hôtel. La circulation est dense avec des travaux en plus qui ralentissent. Nous mettons pratiquement une heure à nous extraire de la ville.

De drôles de choses sur la route.

Ensuite la route est pas mal et nous arrivons peu avant midi à Kampot dans le sud. C’est sous un soleil de plomb que nous nous mettons à la recherche d’un gîte. Finalement nous prenons un tuk-tuk pour prospecter hors du centre. Nous trouvons au bord de la rivière, l’endroit idéal pour nous : au-dessus de l’eau et la vue du pont de chemin de fer en côté. Bon, le temps change vite en cette saison et dès 3 ou 4h, les orages arrivent. Pas grave, nous profitons des matins pour les balades.

Notre bungalow 

Nous avons loué un tuk-tuk pour une demi-journée afin de visiter une des plantations de poivre qui font la réputation de la ville. Une partie du trajet dans la campagne est magnifique mais ici, en dehors des routes principales, les pistes sont défoncées. Nous passons le beau Secret Lake et notre chauffeur nous fait signe que Pol Pot a tué beaucoup de gens ici. Oui, il y avait des trous des bombes de la guerre du Vietnam et il a fait creuser les hommes manuellement, pour obtenir ce lac artificiel.



Difficile d’apprécier ! Un peu plus loin nous visitons la Plantation mise en place en 2013 qui emploie une centaine de personnes à l’année avec un salaire fixe. Nous sommes accueillis dès l’entrée et conduit dans un beau bâtiment style pagode bien aéré où un guide nous fait voir les différents poivres, la production mondiale, la consommation, ce que représente le poivre de Kampot et enfin l’économie responsable et l’écologie. Puis nous le suivons dans la culture, il nous montre : curcumin, poivre long et poivre vert protégés des treillis de bambous recouverts de palmes,  les engrais et pesticides naturels ainsi que l’irrigation. En fin de visite nous avons droit à la dégustation : c’est bon mais attention les lèvres !






Pour ceux qui veulent en savoir plus sur cette belle exploitation, nous avons trouvé un beau reportage de France 5 qui en parle, l'excellente émission "Les explorateurs du goût"  clic  ICI

Un autre matin, nous avons emprunté les vieux vélos de l’hôtel pour aller voir la gare et les horaires de train. Toute une aventure avec des pédales qui tournent carré et le guidon de Patrick qui a un jeu terrible. Personne à la gare et des horaires encore une fois pas pratiques mais l’endroit est chouette.


La gare, nous aimons bien nous trimbaler dans les gares, même quand elles sont vides.



Retour par le vieux marché et ses terrasses de bistrots sympas non loin des quais de la rivière. Cette fois nous passons le vieux pont construit lui aussi dans la sueur et le sang par les ordres de Pol Pot. Il n’y passe plus que les piétons et 2 roues. Nous avons aperçu de gros nuages noirs arrivant de la droite où nous allons. Pas grave, nous mettons sous plastique nos sacs, et roulons sous une pluie pas désagréable. Les bas côtés dégoulinent rouge avec la terre détrempée. Nous sommes bien à l’abri de notre bungalow à regarder la pluie. Vers 17h chaque jour, nous commençons par entendre un bruit de moteur puis voyons le défilé des bateaux de pêche partant en mer pour la nuit car invariablement le matin à partir de 4h 30, c’est le chemin inverse, ils ont fini le boulot. Quelques trains de marchandises font un bruit d’enfer en passant le pont mais on aime bien.

Les bateaux de pêche :

C’est encore un minivan qui vient nous chercher à l’hôtel après notre petit déj, direction Sihanoukville après la tournée des hôtels. En route nous laissons 2 gars qui vont sur Bangkok et un autre sur Pattaya.

A Sihanoukville, on nous dépose à une agence où un tuk-tuk collectif nous emmène avec une dizaine d’autres touristes jusqu’au port des ferries à côté du port qui est le principal du Cambodge. Il fait un temps magnifique mais la mer est houleuse. Etrange endroit avec les vieux bateaux mais nous prenons un speed-boat moderne lui avec 3 moteurs de 250cv !

La puissance est là....

La montée dans le bateau est déjà acrobatique et que dire de la traversée à vive allure sur des paquets de vagues : heureusement que notre pilote est habile ! Nous recevons de temps à autre de la flotte mais nos bagages sont à l’abri. Cela se calme en dépassant l’île de Koh Rong Sanlaem puis entrant dans sa baie de Saracen où il accoste au bout de 40’. Nous débarquons sur la longue jetée : du sable blanc, du soleil, il est midi. Nous arpentons la plage à gauche au pif à la recherche d’un hôtel. Ok nous déposons nos sacs dans un bungalow au Beach Park, c’est parfait. Quoi de mieux pour se rafraîchir d’aller piquer une tête dans l’eau de ce lagon.




Mais la plus belle plage, se situe de l’autre côté par le chemin qui passe au long de notre gite. 1,5km d’un beau chemin au milieu de la jungle, nous pouvons apercevoir des singes, et c’est le bonheur, Lazy Beach dans le haut de notre top 5 ! Du sable blond, des arbres, des vagues dans un décor sauvage et un bel endroit où boire et manger et louer palmes-masque et tuba.


Le soir nous apercevons souvent des orages mais un soir en particulier alors que nous mangions à la terrasse de notre « cantine » préférée nous avons eu droit à ce spectacle qui s’est prolongé alors que nous avions rejoint les transats sur la plage,  les éclairs se rapprochaient de plus en plus. La pluie est venue plus tard alors que nous étions sous la moustiquaire.








Finalement, nous sommes restés 4 jours dans ce paradis.


En route pour la Thaïlande, Bangkok où une surprise nous attend.

Commentaires

  1. Merci pour ce voyage qui réchauffe après la 1ère gelée au Mans ;-) Vincent.D

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  2. Superbes photos d'orage et en plus dans un cadre idyllique ! Bravo
    Et oui, ici, ce n'est pas la saison des pluies mais le début des gelées blanches. Mais nous avons tout de même un joli soleil. Dommage d'être au taf.
    Tu as pris suffisamment de grains de poivre pour le reste de vos aventures ?
    Bonne continuation et vivement le prochain reportage.

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  3. M A G N I F I Q U ES et notamment les prises de vues sous les orages vivement le prochain reportage

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  4. MAGNIFIQUE et notamment les orages vivement le prochain reportage

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