Thaïlande - Un passage à Bangkok en plein deuil national.


Au revoir le Cambodge par une route aux énormes trous évités au mieux par notre chauffeur. Notre allure n’est pas rapide mais le paysage de jungle recouvrant les moyennes montagnes, avec quelquefois des échappées au loin sur la mer, des ponts enjambant de belles rivières a de quoi occupé nos yeux. Nous quittons notre bus à la frontière à Koh Kong pour passer à pied d’abord le poste cambodgien : incroyable, alors que nous n’avions pas vu de douanier en arrivant, grâce au bakchich, nous avons droit à la photo et empreintes de tous les doigts ! Mais pas de bakchich. Quant au poste thaïlandais, une fois passé en côté de la barrière, c’est comme espéré, pas besoin de visa et avons notre tampon d’entrée de suite. Bon, nous attendons notre nouveau moyen de transport, un mini van, le temps que d’autres compagnons de route arrivent. Les gros nuages aussi d’ailleurs et il pleut des cordes lorsque nous reprenons la route. Beaucoup de travaux mais elle est plus roulante et notre driver y va franco. Oups, une tôle se détache d’un pick-up alors que nous le doublons ! Elle se plaque sur le pare-brise : merci la dextérité de notre chauffeur qui a freiné sans paniquer. Les occupants du pick-up et les 2 conducteurs prennent cela à la rigolade et une fois désenclavée la fuyarde d’une de nos roues, nous sommes repartis de plus bel. La nuit est venue vite, la pluie n’a pas cessé mais entre les 2 arrêts carburant (gaz) et des coupettes dans des endroits « un peu » inondés, nous avons roulé à un train plus que soutenu. C’est à notre arrivée à Bangkok vers 22h que nous avons la surprise d’être déposé à un endroit inhabituel et ne comprenons pas trop pourquoi, nous sommes obligés d’aller en taxi jusqu’à notre quartier. C’est à cause d’un événement.

Au réveil, nous avons la confirmation (la surprise) que nous sommes tombés en plein dans la semaine de cérémonies de crémation du roi Rama IX, décédé il y a 1 an et 13 jours. Le roi de Thaïlande est un dieu vivant (lui, plus trop !).



Heureusement que nous ne venons pas ici pour la première fois car pas mal de sites sont fermés, pour nous c’était surtout une étape de transition. Oui, notre quartier de Khao San Road est bouclé à la circulation avec celui du Palais Royal tout proche ainsi que les quais des bateaux bus sur la rivière Chao Praya ! Nous nous disons que nous vivons un moment historique. En cette veille de crémation, il y a déjà plein de monde sur le parcours du cortège avec Un dress-code : le noir. Plein de volontaires habillés évidemment en noir avec l’écharpe jaune (emblème du roi) et une casquette bleue. L’organisation est très militaire, encadrée. Khao San road habituellement encombrées, est déserte, méconnaissable. 

Khoa San road déserte, très exceptionnel normalement noire de monde

Nous nous extirpons du quartier et un tuk-tuk nous emmène vers les centres commerciaux. Nous en profitons pour monter au 89ème étage de la tour Bayioke 2, les couleurs de fin d’après midi atténuent le voile de pollution et pouvons apprécier de haut l’énorme circulation sur les grandes artères. Hum, la cerise sur le gâteau, le massage de pied compris en passant au 22ème étage. 





Au retour un tuk-tuk nous ramène en passant le long des murs du palais royal où nous apercevons des gens en noir assis sur le trottoir attendant demain.


En prenant notre petit déj à la terrasse du resto, nous voyons déambuler des personnes toutes de noir vêtues, pas de tristesse, aller dire au-revoir à ce roi qui a régné 70ans ! Dans la foulée, nous allons trimbaler où il y a du monde, puisque nous sommes au cœur de l’événement. Pas de problème nous sommes les bienvenus pour les photos. Hors du trajet, les gens regardent sur les écrans de télé, donc au passage de l’un à l’autre nous pouvons voir le cortège : nous voici replongé à l’époque du Siam avec les habits d’apparat que l’on voit sur les fresques des temples ! Mince le beau ciel bleu se couvre de gros nuages et la seule fois où je n’ai pas pris les capes…Le déluge. Nous sommes restés à l’abri de fortune des volontaires où nous trouvons un plastique pour le sac photo et un petit pour nos papiers et le portable. Nous revenons alors sous la pluie qui ne s’est pas calmée jusqu’à notre hôtel en passant devant plein de monde plaqué le long des murs. Cela fait rigoler et nous aussi car l’eau est tiède, comme la douche où nous finissons avant de mettre du sec. Pas question d’avoir des programmes télé autres et nous voyons les personnalités invitées à cette interminable cérémonie. Nous y apercevons ainsi, souvent, JM Ayrault pour la France, derrière quelqu’un de connu, que la télé montre en boucle ! Pas d’image de la crémation à 22h, mais nous, nous apercevons la fumée par la fenêtre de notre hôtel, nous sommes tout proche du palais. 













Les autres jours, le quartier est encore bouclé mais les bateaux bus desservent à nouveau nos stations. Dès le lendemain, nous prenons donc le bateau local jusqu’au terminus au Sud à un Wat en plein rangement de la cérémonie d’hier avec les innombrables œillets d’Inde. 




Retour en bateau, hello l’Ambassade de France, et stoppons cette fois à Wat Arun, magnifique ensemble religieux décoré de faïences qui brillent sous ce soleil éclatant. 




Un klong derrière Wat Arun

Nous prenons un bateau qui nous traverse à Wat Pho : superbe, grandiose avec plein de temples richement décorés et des statues de Bouddha dont un couché de 46m.












Nous revenons à pied pas trop près de la rivière qui est très haute, mais en prenant le grand boulevard qui mène à côté du haut crématorium. Superbe lumière avec le soleil qui frappe les murs d’une blancheur incroyable alors que le ciel est noir. 



Pour le soir, encore une journée sans bière, l’alcool est interdit pendant cette semaine !

Le lendemain nous avons repris le bateau au quai de Phra Artit pour rejoindre la station centrale du Sky train. Pour avoir un ticket de métro, il faut avoir des pièces à mettre dans la machine, le gars au guichet n’en vend pas mais fait la monnaie ! C’est pour faire un tour au Snake farm, dans l’enceinte de la Croix Rouge, rue Henri Dunan d’ailleurs. Nous avons fait un tour des vivariums et cages de ces charmantes bêtes (des pythons aux cobras…) que nous avons peut-être côtoyées mais heureusement sans jamais avoir été inquiétés. Nous arpentons ensuite la longue avenue RamaIV qui mène à la gare.

Tu vois Sandra il y en a même ici.....


Et une gare de plus.





Un passage au Wat Hua Lamphong très animé au milieu de buildings. Pour la gare, c’était un peu souvenir-souvenir, nous voulions voir notre point de chute d’il y a 31 ans ! Elle a été restaurée en 1998 mais les rues en côté n’ont pas beaucoup changées. 





Mais notre but de balade, c’est le bouddha d’Or en traversant des ruelles du quartier chinois. Il se dresse maintenant dans un grand temple. Oui, je couvre mes genoux et épaules impures mais pas la tête : je le fais sans problème mais quand je suis un peu fatiguée….j’ai du mal.

En or massif le coco.


Le dernier jour, nous sommes passés par la salle de boxe pour aller vers les quais. Pas grand monde ce matin, le maître est seul avec un élève occidental. Nous longeons alors la Chow Praya jusqu’à un klong que nous suivons en observant la vie autour.

Fait pas bon  se baigner dans le coin.




Nous arrivons au monument de l’Indépendance et trouvons sous un pont, le quai avec le terminus d’une station de bateau. Nous embarquons dans le prochain pour l’autre terminus au milieu des hauts buildings des centres commerciaux non loin de la tour Baiyoke. Nous passons devant la fameuse maison-musée de l’américain Jim Thomson enfouie dans la verdure. Le paysage défile sur ces bateaux rapides maniés avec dextérité sur les étroits canaux. Un bon moyen d’éviter l’énorme circulation de Bangkok. 






Nous en profitons pour nous trimbaler dans des rues plutôt sympas, au bas des tours. Toujours la modernité qui jouxte l’ancien. Au retour au monument de l’Indépendance, impossible de traverser, les policiers nous font signe d’attendre, de ne pas faire de photos. Encore un cortège officiel, on dit de Paris… Oups nous reconnaissons la Rolls Royce claire, la même que la Queen, du « nouveau » roi (il a 65 balais). Le cortège se compose d’une flopée de Mercédès rouges qui doivent transporter les Officiels. Nous pouvons ensuite reprendre notre chemin et pour notre dernier soir, allons manger dans une petite ruelle proche qui change des menus formatés des restos du quartier. Nous n’avons pas encore décidé de la suite de notre périple après le Népal. Peut-être repasserons-nous par la Thaïlande, en dépend l’évolution de la situation d’un volcan « balinais ».  

Aéroport de Bangkok, en vol pour Katmandou

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